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Tapis persans

Tapis persans

Les tapis orientaux ont beaucoup de succès grâce à la qualité de leur tissage et à la beauté de leurs motifs. Mais il en est un qui s’est élevé à un véritable art : le tapis persan. Réputé dans le monde entier depuis des siècles, le savoir-faire a été transmis de génération en génération.

Chaque tapis persan est unique autant dans les matières sélectionnées que dans les couleurs et les motifs. Telles des œuvres d’art, ces tapis noués main d’une finition parfaite sont très recherchés par les collectionneurs et les particuliers amateurs de belles tentures et tapisseries.

L’origine des tapis persans

Quand les tapis persans ont vu le jour, l’Iran s’appelait alors la Perse. C’est le berceau traditionnel de leur fabrication. Placé entre l’Orient et l’Occident, l’Iran a une place géographique privilégiée : carrefour entre traditions et innovations, la route de la soie qui le traverse a amené diverses marchandises et des cultures différentes à travers les siècles.

Même si le pétrole est l’une des ressources les plus importantes, la fabrication des tapis est restée, encore aujourd’hui, une activité essentielle et leur production fait vivre de nombreux Iraniens. Ces tapis représentent également une tradition et un art de vivre, on en trouve dans tous les foyers.

Les métiers à tisser

Le vrai tapis persan est fait à la main, sur un métier à tisser. Il existe principalement deux sortes de fabrication :

1- Le métier à tisser horizontal : c’est la forme la plus primitive. Il comprend deux barres de bois où les fils de laine sont tendus. Il est surtout utilisé par les nomades car il se transporte facilement.

2- Le métier à tisser vertical : cet outil s’utilise dans les petits centres de production. Il est fixe et le tissage commence par le bas. Le métier à tisser Tabriz est la dernière version moderne qui est utilisée dans les grands centres de production iraniens. Ce système permet de fabriquer des tapis de grandes dimensions.

Le tissage d’un tapis persan peut durer plusieurs mois, voire des années pour certains modèles très complexes ou de grande taille. La finition est une étape primordiale. D’ailleurs ce travail est confié à un artisan appelé « le finisseur » et ayant des compétences spéciales.

Les matières utilisées

Les matières principales sont la laine et le coton. Le coton est généralement utilisé pour la chaîne et la trame. La laine de mouton, la plus courante, sert pour le velours du tapis. La qualité du tapis dépend de la qualité de la laine. La plus recherchée s’appelle kurk et la moins bonne s’appelle tabachi. Pour enrichir le tapis, les artisans ajoutent des fils de soie et les modèles les plus précieux sont faits en velours et en soie.

Côté entretien, le nettoyage d’un tapis persan exige des compétences particulières car les matières utilisées sont fragiles. Dans ce domaine, il est conseillé de s’adresser à une entreprise spécialisée qui saura prendre soin de votre tapis et redonner toute la beauté à ses fibres et à ses couleurs.

Les couleurs

La qualité d’un tapis persan se reconnaît à sa teinture naturelle. Un connaisseur ne s’y trompe pas : les couleurs naturelles changent et évoluent dans le temps contrairement à une teinture synthétique. La teinture peut être d’origine végétale, animale ou minérale. Par exemple, les feuilles d’indigo donnent du bleu et les feuilles de vigne ou l’épice safran du jaune. Le rouge est obtenu soit à partir de la grenade, de la racine d’une plante la garance ou encore d’un insecte, la cochenille. Certains nomades utilisaient même du poil de chameau pour obtenir une teinte noire. C’est surtout le temps de cuisson qui va donner la nuance définitive à la matière.

Les motifs variés

On reconnaît souvent l’origine d’un tapis persan à ses motifs. En effet, chaque région et chaque ville à ses propres modèles. Les motifs ont souvent une valeur symbolique. Il peut s’agir de fleurs, d’animaux ou de formes géométriques. Le motif boteh est l’un des plus connus : il est en forme d’amande. Les motifs du tapis sont d’abord réalisés sous forme de dessins par des artistes. Ils sont ensuite achetés par le maître tapissier pour être réalisés et transposés sur les tapis.

Les nœuds

Les deux principaux nœuds utilisés sont le ghiordes (turkbâf) et le senneh (farsbâf). Le premier est originaire de Turquie et l’autre de Perse. Dans le nœud ghiordes, le brin de laine s’enroule autour de deux fils. Dans le nœud senneh, il forme un tour complet sur seulement un des deux fils. Ce type de nœud permet de donner au tapis une meilleure densité. Le modèle ghiordes est utilisé pour les tapis plus épais car il a une meilleure consistance.

L’artisan tisse une lisière qui évite que le tapis s’effiloche et ensuite il commence le travail du nouage. Cette technique est précise et relève d’un savoir-faire ancestral. La qualité des nœuds et des matières fait la qualité et aussi le prix d’un tapis persan.

Un tapis haut de gamme peut compter jusqu’à 10 000 nœuds au décimètre carré !

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